Revirement sur l’enseignement de la théorie du genre à l’école

Source : Essentiel.News

L’intervention au Sénat du ministre délégué à la réussite scolaire force le gouvernement français à faire marche arrière.

Le quotidien français Le Monde a relaté la nouvelle la semaine dernière sans faire preuve de la déontologie dont il se targue pourtant. Sa journaliste Sylvie Lecherbonnier écrit en effet, à la fin de son premier paragraphe: «il n’existe pas de théorie du genre, vocable utilisé comme repoussoir par un courant réactionnaire, mais des études sur le genre.»

Cette affirmation, outre le fait qu’elle est ouvertement et manifestement fausse, a sans doute été imaginée pour décrédibiliser, aux yeux de ses lecteurs les moins avertis, le discours historique du ministre français délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier, devant le sénat français le 27 novembre dernier.

Dans son discours, sous les exclamations indignées d’une partie de l’assemblée, et avant d’être interrompu dans son élan, M. Portier, ministre de 34 ans, normalien et professeur de philosophie, explique:

L’école a pour mission de protéger nos enfants et en même temps de les aider à construire leur jugement par eux-mêmes. […] C’est aussi pour ça qu’il est évidemment hors de question de laisser faire tout et n’importe quoi. Je vous le dis à la fois comme élu mais aussi, comme beaucoup ici, en tant que père de famille, ce programme, en l’état, n’est pas acceptable, et il doit être revu. […]

Premièrement, je m’engagerai personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles, parce qu’elle ne doit pas y avoir sa place. Deuxièmement, le militantisme n’a pas non plus sa place dans nos écoles. […]

Voici la vidéo de son intervention ci-dessous, qui a fait suite à une tribune sénatoriale signée par 100 sénateurs sur le sujet.

Théorie du genre

Pour rappel, la théorie du genre stipule en substance que le sexe biologique est secondaire – voire anecdotique – dans l’identité individuelle des êtres humains, et que la façon dont les individus décident de s’autoproclamer supplante largement, dans la définition de ce qui constitue un «homme» ou une «femme», la génétique ou les organes reproducteurs.

La conséquence logique et naturelle de cette théorie est notamment qu’il est tout à fait possible que des hommes tombent enceintes; ce que les théoriciens du genre revendiquent effectivement, bien qu’une telle conclusion falsifie rigoureusement leur théorie, reductio ad absurdum.

Ainsi, la théorie du genre est combattue par beaucoup de féministes, qui affirment que cette idéologie réduit les femmes à une série de stéréotypes caricaturaux; selon elles, il ne suffit pas par exemple de s’habiller en rose, de porter des talons aiguilles et de déambuler avec déhanchement pour être une femme; ou qu’un homme biologique ne peut pas, en réalité, être une lesbienne.

En substance, ces féministes revendiquent une appellation d’origine contrôlée pour les femmes.

C’est donc une alliance hors norme entre les féministes et les conservateurs qui s’oppose en ce moment, en France et dans le monde, à ce que la théorie du genre soit imposée aux enfants. Ils qualifient cette idéologie d’obscurantiste, et refusent de voir les écoliers y être exposés.

Le gouvernement français fait marche arrière

Suite à la tribune sénatoriale et au discours d’Alexandre Portier, le gouvernement français a décidé de faire marche arrière. Selon les médias, l’entourage d’Anne Genetet, ministre de l’éducation nationale, affirme désormais que la théorie du genre ne figurera pas dans la version définitive du programme scolaire.

Selon les informations du Monde, avant ce revirement, la direction générale de l’enseignement scolaire travaillait encore sur une version qui intégrait cette notion au programme dans le cadre de la «lutte contre les discriminations.»

Ce revirement a produit les exclamations indignées de plusieurs associations militantes, dont par exemple la Civiise, qui prétend pourtant agir contre les violences sexuelles faites aux enfants. Elle a publié un communiqué indiquant que «jamais le besoin d’instruire les enfants de manière progressive et ajustée à leur âge et de leur permettre de comprendre les enjeux de la vie affective et relationnelle, de l’intimité, du consentement, n’ont été plus évidents et consensuels.»

Pour en savoir plus

Essentiel News a eu l’occasion de traiter de ce sujet à de nombreuses reprises, notamment pour mettre en lumière les mutilations irréversibles que l’idéologie du genre fait subir aux enfants, les scandales qui en découlent, et la multiplication des appels à la prudence sur ce sujet.

Pour creuser encore davantage la thématique, notamment pour ce qui concerne la Suisse romande, ci-dessous figure une vidéo faisant intervenir Vanessa Van der Lelij et Diego Bischof, respectivement présidente et vice-président de l’ACPS, le Collectif Parents Suisse.